Les impacts environnementaux de l'utilisation du SaaS en détail
Comment mesurer le niveau de pollution du SaaS ?
L'estimation de l'empreinte carbone d'une entreprise fait appel à plusieurs méthodologies possibles. Toutes ont en commun d'examiner les activités polluantes, de fournir un aperçu des émissions de gaz à effet de serre et de mesurer l'impact environnemental de l'organisation.
Il existe deux façons principales de mesurer l'impact environnemental reconnues en France :
- La norme internationale 14064 qui homogénéise les méthodes de calcul et les résultats présentés;
- Le Bilan Carbone qui intègre 3 scopes pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre d'une organisation.
Ce dernier, créé par l'Agence française pour la transition écologique (ADEME), prend de plus en plus d'importance dans la mesure des impacts environnementaux de l'utilisation des SaaS. Elle implique la mesure de différents scopes, qui correspondent à des périmètres plus ou moins larges de prise en compte des émissions produites.
Le scope 1 comprend les émissions directement émises par les activités sous le contrôle de l'organisation. Il s'agit, par exemple, de la production de gaz, tels que le méthane, lors de la production d'un bien.
Le scope 2 prend en compte les émissions indirectes liées à la consommation d'énergie. Cela comprend l'utilisation de l'électricité et son impact sur l'environnement.
Enfin, le scope 3 comprend les autres émissions indirectes qui émanent de la chaîne de valeur, en amont ou en aval de celle-ci. A noter que le gouvernement français a rendu obligatoire la prise en compte du scope 3, via un décret du 1er juillet 2022. Il s'agit notamment de l'essence consommée pour le transport des marchandises ou pour les déplacements des salariés.
Quel est l'intérêt de cette modification législative ? Contourner (au moins partiellement) les difficultés liées à la mesure des émissions de gaz à effet de serre. Les sources indirectes de pollution n'étaient pas systématiquement prises en compte dans les bilans carbone de certains SaaS ou entreprises, puisque le scope 3 n'était pas obligatoire jusqu'à présent.
Les sources de pollution du SaaS
Quelle est la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre ? Le rapport 2019 du Shift Project estime que les services internet, le cloud, le SaaS et les autres technologies informatiques représentent 4 % de la pollution numérique totale .
Cette étude mentionne également une croissance annuelle de 9 % de l'énergie consommée par les logiciels et les outils d'information et de communication.
Par ailleurs, la consommation énergétique des data center en Europe est passée de 53,9 TWh/an à 76,8 TWh/an entre 2010 et 2018, selon un rapport de la Commission européenne publié en 2020. En d'autres termes, une augmentation de 42 %.
Mais quels sont exactement les impacts environnementaux de l'utilisation du SaaS ?
Consommation d'énergie du Cloud
Les serveurs privés consomment une quantité importante d'électricité tout au long de leur vie. Cette utilisation intensive s'ajoute aux inconvénients, et aux risques, liés à la multiplication des SaaS pour les entreprises.
Plus précisément, les centres de données utilisés pour stocker les données en ligne consomment une quantité considérable d'énergie pour alimenter leurs serveurs ou leurs systèmes de refroidissement.
Il convient également de noter que la consommation d'énergie des serveurs équivaut à 1,8 % de la consommation annuelle des États-Unis, selon une étude du Laboratoire américain des énergies renouvelables (NREL).
Pourtant, l'informatique dématérialisée et les solutions SaaS sont reconnues comme un moyen de réduire considérablement les chiffres de la consommation d'énergie numérique. En comparant les chiffres de consommation des applications logicielles standard avec leurs équivalents basés sur le cloud, l'analyse du Lawrence Berkeley National Laboratory indique une réduction de 87 % de cette consommation.
A noter également que la consommation d'énergie des serveurs a été réduite de 31% en 10 ans grâce à la dématérialisation, ce qui a permis de réduire la facture de l'entreprise !
La pollution des SaaS
Les centres de données liés au SaaS nécessitent un refroidissement régulier, le plus souvent avec de l'eau potable. Les risques de pression sur les ressources, voire d'épuisement de celles-ci, sont bien réels pour les régions disposant de serveurs.
A l'heure où diverses régions du monde connaissent des sécheresses dues au changement climatique, l'utilisation des ressources en eau devrait être une préoccupation majeure. Le SaaS n'échappe pas à cette logique.
L'impact environnemental de l'utilisation du SaaS inclut donc le gaspillage de millions ou de milliards de mètres cubes d'eau potable chaque année.
Le refroidissement des centres de données nécessite de grands volumes, ce qui peut également contribuer à la pollution de l'eau :
- Les fabricants peuvent être tentés de combiner l'eau potable avec des produits chimiques pour augmenter l'efficacité du refroidissement ;
- Le rejet de l'eau ainsi utilisée peut affecter et polluer l'environnement.
Les déchets électroniques des centres de données : une autre source de pollution environnementale
L'élimination des ordinateurs et autres déchets électroniques ainsi que des équipements obsolètes, tels que les serveurs, peut également contribuer à la pollution de l'environnement.
La raison en est simple : seuls 20 % environ des matériaux contenus dans un ordinateur portable sont généralement récupérés. Le reste est souvent mis en décharge dans certains pays, et parfois brûlé pour récupérer les différents matériaux.
Parmi ces derniers, on trouve plusieurs composants tels que le tantale, le cuivre, le zinc, l'étain, l'or, l'arsenic, l'indium, etc. Autant d'éléments qui viennent nuire aux écosystèmes ou aux nappes phréatiques, puisqu'ils sont également accompagnés de produits toxiques tels que le mercure ou l'acide sulfurique.
Il en va de même pour les centres de données. Ces différents matériaux étant enfouis ou répandus dans des décharges éloignées des utilisateurs, ces derniers ne perçoivent pas pleinement l'impact écologique des SaaS.
En conséquence, le problème est moins visible pour les consommateurs occidentaux et les politiques publiques sont plus lentes à évoluer pour réglementer ces différentes sources de pollution.
Comment minimiser l'impact environnemental de l'utilisation des SaaS ?
Le SaaS se réinvente en prenant de plus en plus en compte ses impacts environnementaux. Il évolue, à l'image des transformations numériques qui ont accompagné la pandémie de COVID-19.
Choisir des fournisseurs de SaaS engagés dans la préservation de l'environnement
Identifier un fournisseur de cloud engagé dans la transition écologique
Même si les différentes réglementations imposent des contraintes de plus en plus fortes au numérique et au SaaS, ce sont avant tout les clients qui sont à l'origine de ces évolutions.
Par exemple, une entreprise peut travailler son image de marque en initiant une démarche de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) pour réduire son empreinte carbone afin de séduire des acheteurs de plus en plus soucieux des impacts écologiques de leurs choix de consommation.
Les clients des fournisseurs de cloud eux-mêmes peuvent avoir intérêt à se rapprocher d'un prestataire engagé, ne serait-ce que pour faire le premier pas vers une véritable politique de RSE. Les experts du SaaS verront un intérêt à développer des activités sous l'égide de la sobriété numérique et de la transition écologique.
Critères de sélection d'un fournisseur SaaS respectueux de l'environnement
Voici quelques exemples de critères permettant d'identifier un fournisseur de SaaS éco-responsable qui s'engage à minimiser son impact sur l'environnement :
- Le prestataire doit avoir réalisé et publié un Bilan Carbone intégrant les 3 scopes, et en particulier le dernier : celui-ci intègre la conception des pièces et équipements utilisés par le SaaS.
- L'efficacité de l'utilisation de l'eau (Water Usage Effectiveness - WUE) est une manière de calculer le rapport entre l'eau et l'électricité utilisées par le SaaS, et en particulier par ses centres de refroidissement.
- Carbon Usage Effectiveness (CUE) fournit une vue d'ensemble des émissions de gaz à effet de serre d'un centre de données.
- Le Power Usage Effectiveness (PUE) mesure le rapport entre l'énergie utilisée par un centre de données et l'ensemble de ses équipements informatiques. En d'autres termes, il s'agit d'un moyen de détecter d'éventuels gaspillages et de calculer l'efficacité énergétique.
Optimiser l'utilisation des SaaS
Voici l'un des problèmes récurrents des centres de données : fonctionner à 100% de la puissance du serveur, pour une utilisation réelle très faible.
Aujourd'hui, les nouvelles technologies cloud - comme le Serverless - permettent de rationaliser l'usage et de rendre la consommation d'énergie plus flexible. En d'autres termes, si l'on utilise plus d'énergie lors des pics de demande, le tarif diminue pour les périodes moins intensives.
Ces nouveaux processus optimisent la consommation d'énergie et d'eau des services en nuage, tout en donnant une nouvelle autonomie aux utilisateurs. En effet, certaines tâches de gestion de l'infrastructure logicielle sont automatisées ou mises en veilleuse, ce qui rend les outils plus conviviaux.
Favoriser le développement durable
Un autre moyen pour les entreprises d'atténuer l'impact environnemental du SaaS est de s'engager dans des politiques vertes. Concrètement, cela signifie appliquer les principes de la Green Tech ou adhérer à des mouvements tels que Time for The Planet.
La durabilité mise en œuvre par une entreprise, au même titre que la RSE, peut être valorisée par le biais d'un label. LUCIE, Ecovadis ou Diag26000 sont quelques-unes des certifications possibles.
Vous avez maintenant toutes les clés en main pour choisir un fournisseur de cloud éco-responsable. La priorité pour un tel fournisseur est de comprendre et de minimiser l'impact environnemental de l'utilisation du SaaS.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'efficacité et la rentabilité de votre solution SaaS, n'hésitez pas à utiliser le calculateur d'économies de Najar.
En résumé :
Pourquoi les SaaS polluent ?
Les SaaS consomment de grandes quantités d'eau et d'électricité, ce qui peut polluer les écosystèmes environnants. Ils rejettent également des déchets électroniques nocifs pour l'environnement.
Quel SaaS est éco-friendly ?
Pour trouver un fournisseur SaaS qui s'engage en faveur de l'environnement, la meilleure chose à faire est de vérifier son empreinte carbone. Le Power Usage Effectiveness (PUE) donne également des indications sur sa consommation d'énergie.
Comment connaître le niveau de pollution d'un SaaS ?
Les empreintes carbone et la norme internationale 14064 fournissent des informations précieuses sur les niveaux d'émission du SaaS.
